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Plante aquatique ou algue?

15 juillet 2018

« Il y a des algues dans mon lac », cette phrase, je l’entends des centaines de fois par année et ça me titille chaque fois.

On pourrait dire que c’est un peu le même genre d’erreur venant du monde linguistique qui fait sursauter les adeptes de la langue quand quelqu’un fait une phrase avec un « si » suivi de « rais ».

Les plantes aquatiques composent 99 % de ce que l’on peut observer sur nos lacs. Ce ne sont donc pas des algues. La différence est très simple : s’il y a une fleur, un fruit, une tige, une feuille ou encore, un système racinaire, ce n’est pas une algue, mais une plante au même titre qu’un plant de tomate ou un fraisier.

L’algue ne possède rien de ça, car elle est en fait un organisme unicellulaire microscopique visible seulement lorsqu’ils se regroupent en colonie, par exemple, les cyanobactéries. On les retrouve sous différentes formes et de différentes couleurs allant majoritairement du brun au vert. De même, lorsqu’on voit une substance glissante sur les roches, ce sont aussi des algues, on les nomme alors du périphyton.

On rencontre aussi à l’occasion des algues macroscopiques dans les lacs et les rivières. Celles-ci ressemblent à de longs cheveux verts qui dansent dans l’eau au gré des courants. Elles ressemblent alors à des plantes, mais ne possèdent aucun organe comme celles-ci et sont accrochées au sol par un genre de crampon plutôt que par une racine.

Pour revenir aux plantes aquatiques, on retrouve dans les eaux des lacs de Saint-Alphonse-Rodriguez plus d’une vingtaine de plantes. Certaines vivent complètement sous l’eau, on les dit « submergées », d’autres comme les nénuphars sont appelés « à feuilles flottantes ». Un dernier groupe nommé « à feuille émergente » regroupe la quenouille et les sagittaires.

Les plantes aquatiques font partie de l’écosystème des lacs et des rivières au même titre que les arbres font partie intégrante de nos forêts. Les colonies de plantes aquatiques sont des milieux de vie pour plusieurs organismes qui y trouvent un lieu pour se nourrir, s’abriter et se reproduire. Aujourd’hui à certains endroits, celles-ci ont proliféré à un rythme endiablé, en particulier, dans les baies peu profondes. Les espèces à feuilles flottantes comme la brasénie sont facilement observables.

C’est un peu de notre faute et à cause des nombreux rejets démesurés en nutriments du passé que nous en sommes rendus là. L’absence de fosse septique ou le dysfonctionnement de celle-ci en plus des nombreux engrais pour pelouse que nous utilisions en abondance n’ont fait que faciliter la croissance des plantes aquatiques. Un retour en arrière n’est qu’utopique dans le vieillissement d’un lac.

Certaines actions peuvent être apportées pour corriger certaines choses, mais les erreurs du passé vont rester. Le futur de ceux-ci est par contre entre nos mains. Alors, quand on pense à couper un arbre pour avoir une plus belle vue, ou qu’on fertilise notre gazon en cachette, qu’on se fait une belle plage de sable sur la rive ou qu’on canalise ou aménage le ruisseau qui se jette au lac pour que cela fasse plus propre, on détruit à petit feu tout ce qui fait qu’un lac est en santé. Un lac n’est pas seulement un bassin d’eau pour notre plaisir, mais un écosystème naturel où nous avons la chance de vivre.

En terminant, je vous présente 3 photos de plantes aquatiques à feuilles flottantes. La première avec sa fleur jaune est le grand nénuphar, il est très commun dans les recoins calmes des lacs. La deuxième, et certain me diront un autre nénuphar, mais non c’est la nymphée odorante. Ces deux plantes font par contre partie de la même famille. La fleur de la nymphée ne s’ouvre que quelques heures pendant les journées ensoleillées. Très odorante, celle-ci me rappelle l’odeur de la poudre pour bébé. Elle colonise aussi les eaux calmes des lacs et rivières. La dernière présente une très petite fleur rouge, c’est la brasénie de Schreber. Très commune dans les lacs du coin, elle colonise les rives jusqu’à une profondeur d’environ 2 à 3 mètres (6 à 9 pieds)

Je vous présente ici seulement les plus communes, mais si vous explorez un peu votre lac, vous découvrirez peut-être alors la lobélie, l’ériocaulon, ou bien une des espèces d’utriculaires, des plantes aquatiques insectivores très communes dans les lacs de la région.

Bonnes découvertes!